Etape espérée et redoutée de la recherche d’emploi, l’entretien de recrutement est source de stress pour de nombreuses personnes. Voici quelques conseils pour battre en brèche les idées reçues et vivre ce moment autrement que comme une corvée, un examen, une figure imposée qui croiserait péniblement deux monologues, celui du candidat et celui du recruteur…
Le stress de l’entretien
La satisfaction d’avoir décroché un rendez-vous se mêle d’appréhension, de doutes, d’incertitudes. L’exercice est codifié, minuté, il s’agit de faire la meilleure impression possible, de bien « se vendre » selon l’expression utilisée couramment – et abusivement, puisque ce sont les compétences que l’on présente, et non sa personne que l’on vend.
Entre le souvenir d’entretiens qui n’ont pas abouti ou se sont « mal passés », ce qui se dit ou s’écrit à propos des processus de recrutement, et l’idée que se fait le candidat de son interlocuteur – cabinet de recrutement, agence d’intérim, responsable RH en entreprise, manager opérationnel – c’est parfois un véritable maelström de pensées et d’émotions qui se déclenche à l’approche de l’entretien !
L’entretien de recrutement est un espace relationnel
Cette rencontre intervient dans un contexte précis et affiche d’entrée de jeu un objectif clair : évaluer en quoi deux parties pourraient être amenées à s’engager ensemble par le biais d’un contrat de travail. Il ne s’agit donc pas d’un échange informel et moins encore d’une conversation à bâtons rompus.
Ceci posé, il s’agit avant tout de deux êtres humains en présence. La banalité du constat masque la profondeur de ce qui se joue dans toute rencontre : l’ouverture d’un espace relationnel nourri de ce chacun y met de pensées, de ressentis, de mots, des regards, de gestes et de silences. Cet espace se crée au moment de l’entretien, il ne peut être contrôlé a priori : ce que vous en imaginez par avance et ce qui se passera le moment venu sont deux choses différentes.
Plus vous nourrissez de pensées, de certitudes, de représentations de la situation avant l’entretien, plus vous encombrez, à votre insu et à celui de votre interlocuteur (qui fait peut-être la même chose), cet espace relationnel.
Voici un exemple de monologue intérieur qui parasite le dialogue : « j’y vais mais ça ne va pas marcher : je ne suis pas assez … bon en anglais/en management/en informatique, je suis trop jeune/vieux, pas assez expérimenté, etc ». Or si vous êtes reçu(e) c’est bien qu’on trouve un intérêt à votre candidature, laissez donc au recruteur le soin d’évaluer, au travers de vos échanges, l’importance de tel ou tel aspect de votre parcours.
Être disponible à ce qui est … plutôt que penser à ce qui devrait être
Le propos ici n’est pas d’occulter la nécessaire préparation à l’entretien : travail de réflexion sur votre parcours, rédaction d’un CV reflétant adéquatement vos compétences et talents, clarification de vos objectifs et de votre identité professionnelle, anticipation d’un certain nombre de questions qui vous seront très probablement posées.
Il s’agit plutôt de rappeler que « se préparer à » (un entretien) n’est pas « vivre » (un entretien), et qu’il est tout aussi nécessaire de rester disponible à l’inconnu. Accueillir la part d’incertitude inhérente à toute rencontre suppose notamment d’être conscient de nos préjugés à propos de soi et de l’autre, de nos filtres de perception liés à notre éducation, notre culture, notre mémoire, nos croyances, nos expériences. Il est alors possible de rester disponible à ce qui va émerger de la rencontre plutôt que de s’arcbouter sur ce qu’elle devrait être.
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