L’une des définitions de l’isolement est la suivante (Larousse) : « séparation d’un individu – ou d’un groupe d’individus – des autres membres de la société. »
L’isolement, un piège insidieux qu’il ne faut pas sous-estimer
Conséquence de la séparation d’avec l’environnement professionnel, le piège de l’isolement peut se refermer en quelques mois : l’identité vacille hors d’un cadre structurant et d’un emploi du temps rythmé et, parfois, les conditions de vie personnelle accentuent la solitude sociale. Enfin le ressenti intime de cette solitude peut en démultiplier les effets en une douloureuse spirale : repli sur soi, démobilisation, ressassement, perte de confiance, crainte du contact.
Rompre l’isolement: une affaire de discipline et de plaisir
Discipline parce qu’il s’agit de mettre en place une routine, un emploi du temps dans lequel vont s’insérer des rendez-vous, planifiés suffisamment à l’avance pour préserver la sensation de continuité. Rendez-vous à caractère professionnel – Pôle Emploi, l’APEC, un réseau d’école, un dispositif associatif de soutien à la recherche d’emploi, d’anciens collègues – mais aussi rencontres amicales. Si les contraintes financières limitent les déjeuners, un café matinal ou un verre en fin de journée fera l’affaire. Alors, à vos agendas ! N’attendez pas de ressentir le poids de la solitude, anticipez en organisant vos rencontres deux à trois semaines à l’avance.
Plaisir car il s’agit aussi – surtout ? – de prendre soin de soi en nourrissant un besoin fondamental de l’être humain : le contact avec autrui. Echanger, questionner, écouter, réfléchir, partager, bref donner et recevoir constituent l’un des piliers de l’équilibre psychologique. Ce contact est particulièrement fructueux pour la personne en recherche d’emploi car il contribue à maintenir son sentiment d’appartenance sociale. En outre, il lui permet de collecter des informations de toutes sortes sur son univers professionnel, au premier rang desquelles des opportunités de travail.
Le collectif, un garde-fou efficace
On peut savoir, avec sa tête, qu’il y a plus de 3 millions de chômeurs en France et avoir, dans son cœur, le sentiment d’être seul(e) à vivre ça. L’isolement se nourrit de cette perte de contact avec le réel – or c’est bien du réel, aussi difficile à vivre soit-il, qu’émergera le retour à une activité professionnelle. Pour rester en contact avec le réel, il faut l’éprouver à plusieurs, en partageant ce que l’on vit avec d’autres. Toutes les occasions d’éviter le piège émotionnel du « je-suis-seul(e)-au-monde » sont à saisir.
De nombreuses associations proposent des programmes d’accompagnement à la recherche d’emploi, sous forme de soutien psychologique, d’ateliers divers (CV, simulations d’entretien d’embauche…) . Certaines sont spécialisées dans le soutien à des publics ciblés : les femmes, les seniors ou les jeunes diplômés. Elles fonctionnent généralement sur le principe du bénévolat et le coût d’adhésion est nul ou très faible. Se rapprocher d’une structure de ce type est un excellent moyen de déjouer la spirale de l’isolement.
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